Un nouveau projet gazier de la compagnie britannique de raffinage BP à la frontière du Sénégal et de la Mauritanie, menace le climat et la biodiversité. Le projet est le début des plans de BP pour la région, qui pourraient conduire à des émissions utilisant jusqu’à 1% du budget mondial de carbone de 1,5C, révèle une récente enquête de Unearthed, le projet de journalisme distingué de Greenpeace en Angleterre et SourceMaterial, puis relayé par le journal « Independent ».
« Le recours aux combustibles fossiles ne constitue pas une solution durable, dans le cadre de la transition écologique et énergétique pour laquelle plusieurs Etats africains et du monde se sont engagés », avertit Greenpeace Africa.
Qui rappelle que l’ambition du Sénégal, à travers le volet environnement et développement durable de l’axe 2 du Plan Sénégal Émergent, mentionne clairement la nécessité d’intensifier la lutte contre la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles, dans le respect des conventions y afférentes.
« La pléthore d’excuses, l’éco-blanchiment ou “greenwashing” et les compensations des gouvernements et des entreprises telles que BP, ne parviendront pas à résoudre la crise climatique en Afrique », a déclaré Awa Traoré, chargée de campagne Océans de Greenpeace Afrique.
C’est au bord d’un écosystème unique, le plus grand récif d’eau froide connu au monde, constitué d’espèces de requins, de tortues et de baleines, qui a mis environ 200 000 ans à se développer, que BP installe son site d’exploitation de gaz, à 2,7 km sous la surface, une profondeur jamais atteinte en Afrique.
La construction est déjà en cours suite à l’accord entre BP et ses partenaires – Kosmos Energy, les compagnies pétrolières nationales Petrosen et SMHPM, et les gouvernements sénégalais et mauritanien.
Les communautés de pêcheurs côtiers s’inquiètent de l’impact de cette infrastructure sur leurs moyens de subsistance. El hadji Dousse Fall, président de l’association des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, a déclaré à Unearthed :
« La zone d’exclusion de sécurité entourant le brise-lames entraînera une réduction significative de notre zone de pêche. Les pêcheurs artisanaux viennent pêcher tous les jours dans ces zones pour faire vivre leurs familles. Qu’allons-nous faire ? ».
Greenpeace Afrique plaide pour un abandon des combustibles fossiles dans le cadre d’une transition juste vers les énergies renouvelables, dans toute l’Afrique subsaharienne. La promotion des énergies propres offre aux pays africains la possibilité de s’affranchir des sources d’énergies polluantes et de répondre, de manière durable, à leurs besoins en matière de sécurité énergétique, sans compromettre la vie des communautés de pêcheurs qui dépendent de l’écosystème marin pour leur survie.
“Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous invitons donc toutes les parties prenantes à agir ensemble, pour préserver notre environnement et assurer un avenir meilleur aux générations actuelles et futures.
C’est bien possible si nous nous engageons tous », a ajouté Awa Traoré.