Deux journalistes ont été interpellés lundi soir au Cameroun en marge d’autres arrestations, celles de l’opposant Maurice Kamto et des cadres du parti MRC. Théodore Tchopa et David Eyengué ont été, eux aussi, conduits à la direction de la police judiciaire à Yaoundé et leurs proches n’ont pas pu avoir accès à eux depuis. Le président du syndicat national des journalistes du Cameroun y voit une tentative d’intimidation et espère que ces deux reporters ne seront pas associés aux poursuites qui pourraient être engagées contre les militants du MRC.
Deux journalistes ont été arrêtés lundi soir en même temps que Maurice Kamto et plusieurs cadres du MRC. Théodore Tchopa et David Eyengué ont, eux aussi, été conduits à Yaoundé et sont toujours détenus à la direction de la police judiciaire.
Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun, Denis Nkwebo, rappelle que les deux reporters n’ont aucune activité politique et espère leur libération prochaine : « Le Syndicat national des journalistes du Cameroun n’a pas envie de croire que deux journalistes en service au quotidien Le Jour ont été particulièrement visés. Nous osons donc croire que la police a dû omettre de faire le tri et nous avons exprimé notre préoccupation parce que ce n’est pas le premier cas. Depuis la veille de l’élection présidentielle du 7 octobre, il y a eu plusieurs interpellations de journalistes. Et à chaque fois, on nous dit qu’il s’agit de confusion. Nous osons croire qu’il s’agit de confusion, mais lorsqu’il y a confusion, à chaque fois qu’il y a intervention des forces de maintien de l’ordre et que des journalistes sont interpellés, ça commence susciter des craintes. Et c’est pour cela que nous allons parler de tentative d’intimidation parce que lorsqu’un journaliste décline son identité professionnelle à une autorité, il a toujours été question n’est-ce pas de lui laisser faire son travail tranquillement ».
Selon des collègues des deux journalistes, l’arrestation de Théodore Tchopa et de David Eyengué n’est peut-être pas un hasard. Les autres journalistes qui se trouvaient au domicile d’Albert Dzongang lundi soir ont pu quitter les lieux. Seuls les deux reporters du quotidien Le Jour ont été emmenés. Leurs collègues pensent qu’il s’agit d’une pression, à cause de la Une du journal. Le matin même, le quotidien avait titré « Les sauvages » en faisant allusion aux policiers et aux violences qui ont marqué la dispersion des manifestations du MRC samedi dernier.