Vingt-huit nouveaux notaires ont prêté serment hier, devant la chambre civile et administrative de la cour d’Appel de Dakar. Dans son allocution, le procureur général a invité les officiers publics au respect des règles qui régissent leur profession.
A l’entame de son discours dans la salle 4 du Palais de justice de Dakar, l’avocat général a félicité les vingt-huit nouveaux notaires, qui seront répartis dans neuf sociétés civiles professionnelles. “Il y a beaucoup de diplômés de la faculté des Sciences juridiques et politiques qui n’arrivent pas à réussir au concours ou à avoir un emploi. Vous avez la chance d’être parmi les élites.
C’est une chance d’être brillant dans les études universitaires. Derrière ce parcours, il y a le soutien de vos parents et celui de vos professeurs qui ont largement contribué à ce que vous êtes aujourd’hui”, s’est réjoui le représentant du Ministère public. D’après lui, un notaire doit apprendre par cœur son code de déontologie. “Même si on est jeune et qu’on vient d’embrasser ce métier, il faut avoir en tête que vous n’avez pas le droit à l’erreur. Il est d’usage qu’on vous rappelle ce qui vous attend.
C’est une audience extrêmement solennelle. Il faut donc veiller à l’exactitude dans vos actes. Le notaire ne doit pas avaliser un faux, parce que la moindre erreur peut entraîner des conséquences. Vous allez intervenir dans la vie familiale des personnes, les relations professionnelles…C’est un domaine extrêmement sensible”, fait-il remarquer. “Ne vous laissez pas impressionner par la richesse, parce que nous sommes dans une société où les gens veulent aller vite, avoir un train de vie qui dépasse leurs moyens et cela peut entraîner certains agents à adopter un certain comportement. Ne dormez pas sur vos lauriers. N’hésitez pas à demander des conseils à vos anciens, vos collaborateurs.
Augmentez votre capital connaissance, mettez toujours en bandoulière cette probité. L’essentiel pour vous, c’est de faire très attention et de ne pas se précipiter. Vous êtes un élément important de la chaîne judiciaire”, a-t-il poursuivi.
Me Ibrahima Ndiéguène : “Le notaire ne doit pas porter ses revendications dans la rue”
Le secrétaire général de l’Ordre des avocats a par ailleurs dénoncé le mouvement d’humeur des impétrants, qui s’étaient réunis en collectif pour réclamer leur titularisation. “Le notaire ne doit pas porter ses revendications ou ses difficultés dans la rue tout comme le magistrat”, a martelé Me Ibrahima Ndiéguène, avant de renchérir : “Vous devez être fiers d’être là et remercier vos parents qui se sont sacrifiés pour que vous soyez ici. Vous devez aussi remercier Dieu qui a permis que vous soyez choisis parmi tant d’autres qui se sont présentés à ce concours de stage”.
Prenant la parole, le président de la Chambre des notaires a informé qu’ils sont au nombre de 86. “Nous allons atteindre la barre des cent symbolique d’ici l’année prochaine. C’est vraiment un doublement de l’effectif des notaires”, fait savoir Me Aliou Kâ. Qui ajoute : “Nous avons une répartition complète et la moitié des charges a été créée dans les régions. Dans toutes les capitales régionales, il y a un ou deux notaires. Le notariat peut s’enorgueillir d’être la première, sinon la seule profession, à assurer le service public dans tout le territoire”, souligne-t-il.
A l’en croire, cette promotion a fait le concours en 2014. “Avant la loi de 2009, il n’y avait pas de concours d’entrée pour faire le stage de notaire comme on le fait pour les avocats. Cette promotion est la première. Ils ont tous été nommés à des charges”, renseigne-t-il.